Le Plan d’Action Triennal (PAT) du CIPCRE-Cameroun 2024-2026 vient d’être lancé. Retour sur cet événement d’envergure…

C’était le jeudi 18 avril 2024 devant un parterre de personnalités, d’autorités traditionnelles, judiciaires, religieuses et communales ; sous le parrainage du représentant du Gouverneur de la Région de l’Ouest et t l’ensemble du personnel ainsi que des membres du Conseil d’Administration du CIPCRE.

C’est au cours d’un atelier le jeudi 18 avril 2024, que le CIPCRE a officiellement lancé son Plan d’Action Triennal 2024-2026 dénommé Promotion de l’Autonomisation des Communautés, de la Paix et de l’État de Droit pour le Développement Durable et Holistique, en abrégé PACPED-DDH. C’était sous le haut parrainage de Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Ouest représenté par son Directeur des affaires économiques, sociales et culturelles.

L’atelier a débuté par le mot de bienvenue du Directeur Général du CIPCRE, le Dr. Jean -Blaise KENMOGNE, lequel a exprimé sa gratitude envers tous les participants qui ont bien voulu perdre un peu de leur temps afin de répondre à son invitation. Il a par la suite remercié toutes les personnalités présentes, lesquelles ne ménagent aucun effort au quotidien pour accompagner le CIPCRE dans la mise en œuvre de ses activités. Il a exprimé toute sa gratitude à tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent le CIPCRE. Il a profité de l’occasion à lui offerte pour les prier de continuer à tendre la main au CIPCRE pour que ses actions soient davantage visibles et lisibles dans le pays.

Clou de la rencontre

Après ces mots empreints de chaleur, a suivi la présentation du bilan du Plan d’Action Triennal 2021-2023 par le responsable de la Cellule de Suivi et d’Appui aux Thématiques Transversales (CESATT), Amavi de fer ANOUGUE. Ce dernier a articulé son propos autour des objectifs de ce PAT, des résultats obtenus et les difficultés rencontrées. Il ressort de cette présentation que le CIPCRE dans le PAT précédent a atteint ses objectifs à plus de 90%, mais néanmoins a rencontré quelques difficultés notamment l’insuffisante collaboration des autorités en ce qui concerne la gestion des conflits agro pastoraux, la persistance de l’utilisation des intrants chimiques et autres mauvaises pratiques agricoles, le difficile accès à l’eau potable dans les établissements scolaires.

Le clou de la rencontre a été sans conteste la présentation du Plan d’Action Triennal 2024-2026 par le Directeur National du CIPCRE-Cameroun, le Dr Mathieu FOKA SIMO qui a brossé à grands traits les thématiques, la logique d’intervention et les zones d’intervention de ce nouveau plan. Avec la montée de l’insécurité et des féminicides, la banalisation des actes de violence, les effets néfastes des changements climatiques et les problèmes de santé dus aux difficultés d’approvisionnement en eau, d’hygiène et d’assainissement , le CIPCRE entend contribuer, au cours des trois prochaines années, à ce que les bénéficiaires de ses interventions se prennent mieux en charge dans un environnement de vie davantage écologique, respectueux de leurs droits et favorable à leur pleine participation au développement de leurs localités.

Doléances et attentes

La parole a été par la suite donnée à trois représentants des bénéficiaires du CIPCRE pour exprimer leurs doléances et attentes. S’agissant des doléances, les intervenants ont souligné la nécessité :

  • de la création et du développement des marchés biologiques pour faciliter l’accès des produits aux consommateurs,
  • de l’accompagnement des initiatives de fabrication, de commercialisation, voire de création de petites éco-entreprises de production des intrants agricoles biologiques ;
  • du renforcement de la réglementation et le contrôle de l’utilisation des pesticides, pour protéger la santé des consommateurs et l’environnement ;
  • de la promotion des intrants agricoles biologiques et des bonnes pratiques éprouvées à travers des campagnes de sensibilisation par les services déconcentrés de l’Etat ;
  • de la subvention des centres de recherche ou des Universités engagés dans la recherche dans le domaine de l’agro écologie et de l’agriculture biologique ;
  • de l’arrêt des arrangements à l’amiable dans le cadre des violences faites aux enfants ;
  • du démantèlement des sources d’approvisionnement en drogues et stupéfiants ;
  • de la recherche des mesures alternatives à l’usage des châtiments corporels ;
  • de la facilitation de l’obtention des actes de naissance, etc.

La phase des échanges dirigée par le Dr Mathieu FOKA, a connu des réactions de plusieurs participants qui ont formulé des attentes que l’on peut regrouper autour des points suivants et qui suggèrent notamment que le CIPCRE :

  • prévoie la formation des OPJ sur le cadre légal relatif à la prise en charge des enfants victimes de violences tout au long de la procédure judiciaire ;
  • dénonce systématiquement les arrangements à l’amiable même si l’initiative de l’arrangement provient de la victime ;
  • initie une franche collaboration entres les entités médiatrices et les OPJ afin de privilégier la résolution pacifique des conflits agro-pastoraux et pour la réduction des cas de violences ;
  • organise un plaidoyer en vue de la promotion des intrants biologiques.

L’atelier a été ponctué par des prestations artistiques de la Troupe d’Intervention Mobile (TIM) du CIPCRE, qui, à travers le jeu des acteurs, a passé des messages de sensibilisation contre le mariage d’enfants et également la nécessité de la participation citoyenne.

Le Président du Conseil d’Administration du CIPCRE, en l’occurrence Mgr Jean-Bosco Ntep a ensuite pris la parole non seulement pour tresser les lauriers au CIPCRE qui depuis plus d’une trentaine d’années abat un travail remarquable sur le terrain, mais aussi pour encourager le Directeur Général à tenir bon. Il n’a pas manqué d’inciter le personnel à plus de synergie car la transformation sociale dont rêve le CIPCRE est à ce prix.

 Discours de lancement

La cérémonie s’est poursuivie par le discours officiel de lancement par le représentant de Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Ouest qui a d’abord remercié le CIPCRE pour le travail qu’il abat sur le terrain. Il a promis au CIPCRE tout le soutien institutionnel dont il pourrait avoir besoin pour la mise en œuvre de ses activités. Il a enfin rassuré les différents bénéficiaires du CIPCRE que leurs doléances ont été bien enregistrées et seront portées sur la table de qui de droit en temps opportun. Une photo de famille et un entretien des officiels avec les journalistes ont mis fin à la cérémonie.

Au total, l’atelier de lancement du nouveau PAT a connu la participation de 44 acteurs clés dont des autorités administratives, judiciaires, communales et religieuses, des responsables de médias et d’OSC de la région de l’Ouest, les membres du Conseil d’Administration du CIPCRE et un représentant de la Direction de la Protection de l’Enfance du Ministère des Affaires Sociales.